La crise des salaires frappe de plein fouet les entraîneurs du Burkina Faso, et cette situation pourrait bien perturber la préparation des compétitions majeures comme les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) et la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025.
Malgré la qualification des Étalons pour la CAN au Maroc, une insatisfaction croissante liée à l’absence de versements réguliers des salaires pourrait pousser certains à envisager des actions drastiques.
Une crise persistante des salaires des techniciens
Depuis sa nomination en avril dernier, Brama Traoré, à la tête des Étalons A, n’a toujours pas perçu son salaire mensuel de 10 000 euros, selon les informations rapportées par Afrik-Foot. Comme ses homologues dans toutes les catégories, le technicien se contente des primes de match et des frais de mission. À l’instar de Traoré, Issa Balboné, responsable des locaux pour le CHAN 2025, ainsi que les techniciens des équipes féminines et des jeunes, se retrouvent dans une situation similaire.
Ce dysfonctionnement ne concerne pas seulement les équipes seniors. Omar Barro, coach des moins de 17 et moins de 20 ans, ainsi que les cinq entraîneurs des zones régionales pour les moins de 15 ans, notamment Aboubacar Kébé et Herman Yaméogo, n’ont reçu aucun versement régulier de salaire. Pourtant, ces techniciens jouent un rôle clé dans le développement du football national.
Un soulagement partiel pour Hubert Velud et son staff
À l’inverse, Hubert Velud, ancien entraîneur principal des Étalons, a vu sa situation se résoudre grâce à une intervention de la FIFA avant la fin de l’année. Le technicien français avait quitté ses fonctions en mars 2024 après des mois de litiges liés à des impayés. Conformément à une décision de l’instance internationale, le Burkina Faso a réglé 75 000 euros d’arriérés de salaire, ainsi que des primes et dommages-intérêts. Ce paiement tardif a été possible grâce à l’ordre du chef de l’État, Ibrahim Traoré. Les adjoints de Velud auraient été également payés.
Vers des conséquences graves pour le CHAN et la CAN
Se confiant au média susmentionné, une source proche de la Fédération burkinabé de football (FBF) a indiqué que ces techniciens vivent de leur deuxième source de revenus.
Ils touchent les primes de match et les frais de mission, à condition que leurs équipes jouent des matchs. Cela permet à ses techniciens de toucher au moins quelque chose de l’Etat, puisque c’est lui qui prend en charge tous les salaires. Heureusement, ils occupent par ailleurs des emplois dans la fonction publique, ils ne sont donc pas sans revenus.
Cependant, la pression pourrait s’accentuer si cette situation perdure. Le spectre d’un boycott plane. En l’absence de garanties financières, certains entraîneurs pourraient envisager de ne pas accompagner leurs équipes pour le CHAN, organisé conjointement au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, ou pour la CAN, la compétition mère qui se jouera au Maroc en décembre. Une telle tournure d’événements porterait un coup dur aux ambitions des Étalons et ternirait l’image du football burkinabé.
Un besoin urgent de solutions
Pour éviter un scénario chaotique, la FBF devra trouver des moyens d’assainir sa gestion financière et de garantir des salaires réguliers aux entraîneurs. Avec des compétitions prestigieuses en ligne de mire, il est crucial d’assurer un climat de travail propice au succès sportif.