Une ambition inédite se profile à l’horizon pour les deux Congo. Kinshasa et Brazzaville, les deux capitales les plus rapprochées au monde, rêvent de s’unir pour accueillir l’une des plus prestigieuses compétitions du football africain : la CAN 2029.
Mais ce projet peut-il résister au scepticisme ambiant et relever les défis logistiques colossaux qu’il implique ? Tout découvrir sur Afrik11 qui vous propose ci-dessous les chances des deux nations à organiser conjointement une telle compétition d’envergure.
Une candidature commune inédite
L’idée d’une coorganisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) entre la République Démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville a été publiquement évoquée par Didier Budimbu, ministre des Sports de la RD Congo. Dans une récente déclaration relayée par la presse congolaise, le responsable politique a partagé sa vision :
Avec mon homologue du Congo-Brazza, nous sommes déterminés à pouvoir organiser la can 2029. Les deux capitales les plus rapprochées sont Brazaville et Kinshasa, alors nous avons pensé pourquoi ne pas organiser cette can 2029 ensemble…
Ce projet, bien qu’ambitieux, repose sur une logique géographique unique. Les deux villes sont séparées par le fleuve Congo, et leur proximité pourrait offrir une dynamique nouvelle à l’organisation du tournoi.
Premiers échanges entre les deux pays
Les discussions sont encore embryonnaires, mais elles ont déjà commencé entre les ministres des deux nations, Didier Budimbu et Hugues Ngouélondélé. Cette initiative vise à mettre en avant la volonté commune des deux gouvernements de collaborer pour cet événement sportif majeur.
Cependant, dans les deux pays, cette idée ne suscite pas que de l’enthousiasme. Le scepticisme domine, notamment en raison des infrastructures sportives insuffisantes et du délai restreint pour les mettre aux normes.
Des infrastructures sportives encore à construire
Actuellement, les deux Congo disposent de peu d’installations conformes aux standards établis par la Confédération Africaine de Football (CAF). En ce qui concerne la République Démocratique du Congo, le pays de Chancel Mbemba compte trois stades aux normes CAF. Il s’agit en effet du Stade des Martyrs à Kinshasa, qui accueille la plupart des rencontres des Léopards, le Stade TP Mazembe, situé à Lubumbashi, propriété du club emblématique Tout Puissant Mazembe et le Stade Frédéric Kibassa Maliba, également basé à Lubumbashi.
Ces infrastructures, bien qu’elles soient fonctionnelles, devront subir des rénovations importantes pour répondre aux exigences de la CAF pour une probable organisation de la CAN.
Au Congo-Brazzaville, le pays voisin ne possède qu’un seul stade homologué par la CAF. Il s’agit du Stade Massambat-Débat à Brazzaville. Ce constat met en évidence le besoin urgent d’investissements considérables pour créer ou moderniser des enceintes capables d’accueillir la compétition.
Une anomalie historique à corriger
Depuis la création de la Coupe d’Afrique des Nations en 1957, ni la RD Congo ni le Congo-Brazzaville n’ont eu l’occasion d’organiser la phase finale. Pourtant, les deux nations sont des acteurs historiques du football africain.
Les Léopards comptent deux titres continentaux à leur actif, remportés en 1968 et en 1974. Ce double sacre confère à la RDC un statut prestigieux sur la scène africaine, mais ce poids historique contraste avec l’absence d’une organisation d’édition de la CAN sur leur sol. Faut-il le rappeler, la RDC a terminé demi-finaliste de la dernière CAN en Côte d’Ivoire. Les Léopards avaient été éliminés par le pays hôte (1-0).
Organiser une CAN pourrait représenter une opportunité unique pour les deux nations d’inscrire une nouvelle page dans l’histoire du football africain.
Les obstacles à surmonter et le défi des délais
Le principal défi reste le financement des infrastructures sportives et des infrastructures annexes (routes, hôtels, transports). Les deux gouvernements devront mobiliser des fonds considérables pour respecter les normes imposées par l’instance faîtière du cuir rond africain, la CAF.
Le calendrier serré représente une contrainte majeure. En effet, les investissements nécessitent du temps pour être planifiés et exécutés. De plus, la mobilisation des ressources humaines et financières pourrait s’avérer complexe dans un tel laps de temps.
Pourquoi une candidature commune est une bonne idée
Malgré ces difficultés, la candidature conjointe des deux Congo pourrait présenter plusieurs avantages. D’abord une visibilité internationale accrue : Cet événement pourrait repositionner les deux pays sur l’échiquier du football africain et mondial.
Ensuite, une coopération régionale renforcée : Organiser ensemble une compétition de cette envergure symboliserait une unité entre deux pays souvent perçus comme distincts.
Enfin des retombées économiques significatives : Les infrastructures construites pourraient favoriser un développement économique et touristique durable dans les deux nations.