Certains choix de carrière sont dictés par le talent, d’autres par l’affection et la reconnaissance. Ilay Camara, prometteur piston du Standard de Liège, a tranché : il représentera le Sénégal au niveau international, tournant ainsi le dos à la Belgique. Une décision marquée par un mélange de fierté, d’émotion et d’une pointe d’amertume. Pourquoi a-t-il privilégié les Lions de la Teranga aux Diables Rouges ? Retour sur les raisons qui ont motivé son choix.
Un choix dicté par le respect et la reconnaissance
Né en Belgique, Ilay Camara a été formé à Anderlecht et évolue actuellement au Standard de Liège, où il est prêté par Molenbeek. Très jeune, il a représenté les équipes de Belgique U15 et U16, mais n’a jamais eu l’opportunité de jouer avec les U21 belges.
Récemment convoqué par le sélectionneur du Sénégal, Pape Bouna Thiaw, pour les matchs des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 contre le Soudan et le Togo, Camara n’a pas hésité à répondre favorablement à cet appel. Après la rencontre du Standard de Liège face à l’Antwerp (0-0), dimanche, il est revenu sur son choix au micro de Le Soir :
Il (Pape Thiaw) est venu voir le match contre Genk (défaite 1-2, le 14 février). Nous avons longuement discuté, je sais parfaitement ce qu’il attend de moi. Je me réjouis de commencer cette nouvelle aventure.
Un sentiment d’injustice vis-à-vis de la Belgique
Si son cœur a toujours battu pour le Sénégal, Ilay Camara aurait pu envisager une carrière avec la Belgique si les circonstances avaient été différentes. Il n’a jamais caché son incompréhension face à l’absence d’intérêt de la part de la Fédération belge, expliquant son sentiment d’être mis à l’écart malgré ses bonnes performances en club.
Je ne pouvais pas le dire mais c’était clair dans ma tête depuis un petit temps. J’aime la Belgique mais elle ne m’a pas assez respecté. J’ai l’impression que les Belges ne m’ont pas pris au sérieux. J’effectuais de bonnes prestations, sans jamais être présélectionné.
Son cas n’est pas isolé. D’autres jeunes talents binationaux ont récemment fait des choix similaires, comme Chemsdine Talbi (Maroc) et Konstantinos Karetsas (Grèce), soulevant ainsi des interrogations sur la politique de gestion des jeunes joueurs en Belgique.
Je n’ai pas envie de trop m’épancher sur ce sujet, j’ai juste l’impression qu’ici, l’idée n’est pas de te pousser vers le haut. C’est pourtant ce que j’attends.
Un rêve qui devient réalité avec le Sénégal
Malgré la déception ressentie vis-à-vis de la Belgique, Ilay Camara est pleinement investi dans son avenir avec le Sénégal. Il se réjouit à l’idée de rejoindre une équipe composée de grandes stars du football africain.
Je vais prendre des minutes, tout en découvrant un vestiaire rempli de stars. Édouard Mendy, Kalidou Koulibaly ou Sadio Mané, pour ne citer qu’eux. On m’a dit que Mané était une bête de travail, je me réjouis de le vérifier.
Son attachement à la Belgique, notamment par sa mère, reste intact, mais son désir de faire honneur à son père et à ses origines sénégalaises a été déterminant.
La Belgique, je l’ai pourtant dans le sang, via ma maman. J’ai juste écouté mon cœur. Mon père est la personne la plus importante dans ma vie de footballeur, je désirais donc le rendre fier. Nous regardions la CAN ainsi que la Coupe du Monde ensemble, un rêve est sur le point de se réaliser. Je vais tout faire pour le voir durer.
Avec 28 matchs et trois passes décisives cette saison avec le Standard de Liège, Camara est un atout précieux pour le Sénégal, qui récupère une pépite supplémentaire dans ses rangs.