Parfois, le football dépasse le simple cadre du sport et devient une véritable bataille pour la vie. Neuf mois après un accident qui aurait pu lui être fatal, Nabil Bentaleb est officiellement autorisé à retrouver la compétition. Un retour qui suscite autant d’enthousiasme que d’interrogations, aussi bien du côté du LOSC que de la sélection algérienne.
Mais cette résurrection sportive n’est pas anodine : qui en sortira gagnant ? Qui risque de voir son statut fragilisé ? Décryptage dans Afrik11.
Un combat de neuf mois pour rejouer au football
En juin 2024, Bentaleb a frôlé le pire. Victime d’un arrêt cardio-respiratoire lors d’un match amical entre amis, il a été plongé dans le coma avant qu’un défibrillateur ne lui soit posé. Face à cette épreuve, le milieu de terrain de 30 ans n’a jamais baissé les bras. Entouré de spécialistes, dont le cardiologue ayant suivi Christian Eriksen après son malaise à l’Euro 2021, il a suivi un protocole médical strict, validé par plusieurs fédérations européennes.
Le LOSC a officialisé son retour à la compétition dans un communiqué enthousiaste :
Ce (mercredi, Ndlr) soir, la commission médicale de la Fédération Française de Football se réunissait afin de constater l’évolution de la situation médicale de Nabil Bentaleb et de statuer sur son avenir personnel et sportif. Au regard des derniers examens et résultats médicaux, la commission s’est prononcée positivement et a rendu un avis favorable en vue de la reprise de la pratique du football en compétition du joueur. Le Club, ses dirigeants, le staff et les joueurs, sont extrêmement heureux de partager cette très belle nouvelle.
Dès ce jeudi, Bentaleb a repris l’entraînement collectif avec Lille, première étape avant un retour à la compétition.
Quels impacts sur l’équipe nationale algérienne ?
Si Bentaleb aspire d’abord à retrouver du rythme avec Lille, son retour pose une question légitime : va-t-il rebattre les cartes en sélection nationale d’Algérie ? Son absence a permis à plusieurs joueurs de gagner du temps de jeu, mais aucun n’a véritablement convaincu. Adem Zorgane, Hicham Boudaoui et Ahmed Kendouci ont eu l’opportunité de s’imposer, sans réellement marquer les esprits.
Avec son expérience, sa qualité technique et son leadership, Bentaleb pourrait redevenir une pièce maîtresse du milieu des Fennecs, surtout dans un secteur en quête d’un patron.
Les gagnants et les perdants du retour de Bentaleb
Les gagnants :
L’Algérie, qui pourrait retrouver un milieu de terrain expérimenté ;
Vladimir Petkovic, qui bénéficierait d’une option supplémentaire de qualité dans son entrejeu ;
Le LOSC, qui récupère un joueur à l’état d’esprit irréprochable.
Les perdants :
Zorgane, Boudaoui et Kendouci, qui risquent de perdre du temps de jeu en sélection ;
Les jeunes espoirs algériens, dont la montée en puissance pourrait être ralentie.
Si Bentaleb retrouve du temps de jeu en club, son retour chez les Fennecs pourrait être plus rapide que prévu, notamment en vue des éliminatoires du Mondial 2026 contre le Botswana et le Mozambique en mars.