Top 5 des meilleures participations de la Côte d’Ivoire à une CAN

Avec un parcours riche en exploits et en émotions, la Côte d’Ivoire s’est taillée une place de choix dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Dotée de générations de joueurs talentueux, l’équipe des Éléphants a souvent su se montrer à la hauteur des attentes, décrochant même trois sacres en 1992, 2015 et tout récemment en 2023.

Afrik11 vous propose dans ses lignes, une rétrospective sur les cinq participations les plus marquantes des Ivoiriens à une CAN.

#1 Le premier sacre et un moment historique en 1992

La CAN 1992, organisée au Sénégal, restera à jamais gravée dans la mémoire du football ivoirien. Après un parcours sans faute en phase de groupes où elle a eu raison de l’Algérie (3-0) et fait nul contre le Congo (0-0), la Côte d’Ivoire se hisse en finale où elle affronte le Ghana après avoir éliminé le Cameroun (0-0, t.a.b 1-3) en demi-finale. Ce match contre les Black Stars est marqué par l’une des plus longues séances de tirs au but de l’histoire, conclue sur le score de 11-10 en faveur des Éléphants.

Le gardien Alain Gouaméné, auteur d’arrêts déterminants, devient le héros de cette campagne victorieuse. Ce sacre historique ouvre la voie à une nouvelle ère pour le football ivoirien, inscrivant le pays dans la cour des grandes nations africaines. Héros lors de la finale avec un penalty arrêté et des tirs au but sorti, Gouaméné s’est rappelé ces moments dans une interview accordée à Jeune Afrique en 2019 :

Il y avait une tension extrême (en demi-finale) : dans leur vestiaire, dans le couloir menant à la pelouse, les Camerounais chantaient très fort mais nous étions remontés comme jamais. Un déclic pour nous, le score reste à 0-0, on va aux tirs au but et je repousse ceux de Makanaky, Omam Biyik et de Joseph-Antoine Bell, un gardien que j’admire.

Nous, on était cramés, c’était la finale de la peur,  je me souviens d’un match fermé, sans beaucoup d’occasions. Il faisait très chaud. Le stade était majoritairement pour le Ghana. C’était très long, crispant. On a l’occasion de gagner le titre quand Asare rate le cadre ; mais Tiehi rate son penalty, et on repart pour un tour.

On est devenus des héros. Après le match, j’ai parlé au président Félix Houphouët-Boigny, qui a évoqué l’immense joie populaire. On s’est rendu compte de cette ferveur en rentrant à Abidjan. La preuve : trois jours fériés ont été décrétés pour célébrer l’événement !

#2 2006 : Un retour en force, malgré l’ombre des Pharaons

Après une longue période sans atteindre une finale, la Côte d’Ivoire fait un retour fracassant en 2006 lors de la CAN en Égypte. Emmenée par une génération dorée comprenant Didier Drogba, Kolo Touré et Aruna Dindane, l’équipe domine ses adversaires grâce à un collectif solide. Après deux succès sur 3 en phase de groupes où elle a échoué contre l’Egypte, la Côte d’Ivoire a eu un quart de finale chaud face au Cameroun (1-1-, t.a.b 11-12). Les Ivoiriens ont battu le Nigéria en demi-finale.

Ils accèdent à la finale où ils retrouvent les Pharaons égyptiens dans un stade entièrement acquis à la cause des locaux. Malheureusement, après un match sans but suivi d’une nouvelle séance de tirs au but, l’Égypte s’impose (0-0, t.a.b 4-2). Une finale douloureuse pour les Eléphants.

#3 2012 : L’amertume d’une compétition parfaite

L’édition de 2012 reste un souvenir douloureux pour les Eléphants. Lors de la CAN 2012, organisée conjointement par le Gabon et la Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire semble intouchable. L’équipe, invaincue et n’ayant encaissé aucun but jusqu’en finale, s’appuie sur des joueurs d’élite tels que Didier Drogba, Yaya Touré et Gervinho.

La finale face à la surprenante équipe de Zambie tourne cependant au drame sportif pour les Éléphants. Après un match nul (0-0), les Ivoiriens s’inclinent aux tirs au but (8-7). Cette défaite est d’autant plus cruelle qu’elle met en lumière le potentiel incroyable mais inabouti d’une équipe exceptionnelle durant toute la compétition.

Salomon Kalou, attaquant de l’équipe de Côte d’Ivoire, était plein de regrets au micro de RFI après la finale perdue face aux Zambiens :

C’est désolant et dommage. Mais on n’a pas démérité durant cette CAN 2012. On a joué notre football en marquant neufs buts et sans en encaisser un seul. C’est difficile à accepter parce qu’on a travaillé dur en groupe, en équipe. On est déçus mais on espère qu’on va digérér tout ça très vite et se concentrer sur la prochaine CAN. Peut-être qu’en Afrique du Sud, notre moment viendra. […] On n’a jamais eu de pression. On a joué notre football et on a été dans de bonnes conditions. C’est dommage que ça s’achève comme ça. Mais il faut féliciter la Zambie.

#4 2015 : La consécration tant attendue

Après plus de deux décennies d’attente, la Côte d’Ivoire retrouve enfin les sommets africains lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2015 en Guinée équatoriale. Menée par le charismatique sélectionneur Hervé Renard, l’équipe dispose de piliers tels que Yaya Touré, Wilfried Bony et Serge Aurier.

En finale, les Éléphants retrouvent le Ghana pour une confrontation rappelant celle de 1992. Une nouvelle fois, les tirs au but décident de l’issue du match, et c’est Boubacar Barry dit « Copa » qui se mue en héros. Le gardien inscrit le dernier penalty (9-8) après un nul vierge durant tout le match, et offre ainsi à son pays son deuxième titre continental après un suspense insoutenable.

#5 2023 : Le triomphe de la résilience

La CAN 2023, organisée par la Côte d’Ivoire elle-même, est celle de la consécration pour une équipe déterminée à briller devant son public. Profitant de l’avantage de jouer à domicile, les Éléphants démontrent leur supériorité tout au long du tournoi grâce à un jeu fluide et efficace. Repêchée comme meilleure troisième, la Côte d’Ivoire a surpris tout le monde jusqu’à atteindre la finale.

En finale, les Ivoiriens affrontent le Nigéria, un autre poids lourd du football africain. Dans un match haletant, la Côte d’Ivoire s’impose 2-1, portée par Sébastien Haller et Franck Kessié, auteurs de performances impressionnantes. Ce troisième sacre vient confirmer la stature des Éléphants comme l’une des équipes les plus redoutables du continent.

Sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Emerse Faé était dépassé de joie après la victoire en finale de la CAN contre le Nigeria :

C’est plus qu’un conte de fées, c’est plus qu’un conte de fées. Franchement, j’ai du mal à réaliser encore qu’on l’a fait. Quand je repense à tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a traversé pendant la compétition, les moments difficiles, les moments où on a été menés, où on est revenus à la dernière minute. C’est extraordinaire. C’est une chance énorme. On est des miraculés.

On est allés chercher la coupe parce qu’on n’a rien lâché, parce qu’on s’est battus jusqu’au bout et on a montré qu’on était des hommes et qu’on savait rebondir malgré les coups durs. Je n’arrive même pas à mesurer ma joie. Franchement, c’est énorme, ce qui m’arrive. Je rêvais de gagner la CAN en tant que joueur, je ne l’ai pas fait, je n’ai pas su le faire. Là, j’ai eu une opportunité de le faire en tant qu’entraîneur.

Malgré le fait que c’est arrivé dans des circonstances particulières, bizarres, parce que le jour de mon anniversaire, je dois encaisser le départ de Jean-Louis Gasset, que je félicite aussi parce que c’est aussi sa victoire, et prendre l’équipe alors qu’on n’est pas sûrs d’être qualifiés encore. Donc ça a été un anniversaire particulier. Mais voilà, par la grâce de Dieu, on a eu une deuxième chance. On l’a saisie à fond. On a joué notre coup à fond. On n’a rien lâché pour aller chercher la coupe.

Tableau récapitulatif des 5 meilleures CAN de la Côte d’Ivoire